Edgardo Aragón

L’œuvre de l’artiste mexicain Edgardo Aragón (né à Oaxaca, Mexique, en 1985) s’articule autour de la question du détournement du pouvoir au détriment d’une grande partie de la population. Elle fait souvent référence à des histoires de crime organisé situées dans l’État mexicain d’Oaxaca où l’artiste est né et vit toujours. Baignant dans un calme trompeur, les vidéos montrent de beaux portraits paysagers, mais à mesure qu’elles se déroulent, des détails s’accumulent comme autant de mises en garde renvoyant à de sombres récits de pouvoir, de corruption et d’exclusion sociale. Son approche du paysage rappelle le « fûkeiron » ou la « théorie du paysage » élaborés à la fin des années 1960 par des cinéastes japonais qui considéraient que tous les paysages que l’on rencontre au quotidien, même ceux d’une beauté de carte postale, sont l’expression des structures du pouvoir en place. Dans les œuvres d’Aragón, les pouvoirs figurés à travers ces paysages sont les cartels de la drogue, les partis politiques, les sociétés étrangères et la façon dont leurs activités s’interpénètrent par le biais d’ententes illicites.