Mehdi Belhaj Kacem

Mehdi Belhaj Kacem est né le 17 avril 1973 à Paris. Après une enfance passé en Tunisie, il arrive en France à l’âge de treize ans, où il écrit, dès l’adolescence, son premier roman, Cancer, qui sera publié en 1994 par les éditions Tristram en même temps que 1993, chronique romancée d’un moment dramatique de son existence. La critique remarque vite cet auteur, qui « transforme l’essai » en 1996 avec Vies et Morts d’Irène Lepic, description romanesque de la jeunesse à la dérive du début des années quatre-vingt dix. Suit en 1997 L’antéforme, où certains critiques décèlent, malgré le formalisme littéraire extrême du livre (phrases rapides et très longues, surcharges, inflations d’italiques, etc.), une tentation « théorique » qui se réalisera effectivement trois ans plus tard. Mehdi Belhaj Kacem publie donc alors ses premiers objets théoriques, Esthétique du Chaos et Society, en 2000 et 2001, qui annoncent un tournant plus profond, le tournant « philosophique », surtout décelable dans Society. Il découvre en ces mêmes années l’œuvre philosophique d’Alain Badiou, L’être et l’événement (Seuil, 1988), auquel il consacre un séminaire « privé ». De ce travail naîtront deux livres, Evénement et Répétition et L’affect, en 2004. Ce sont des work in progress qui annoncent ce qui sera son livre « achevé » de philosophie, Ontologique de l’Histoire, qui paraîtra chez Fayard en 2009. 2011 aura marqué l’année de sa rupture avec Alain Badiou, après presque dix années d’intense amitié et travail en commun. Cette rupture, aussi éthique que politique, aussi esthétique que métaphysique, peut trouver un parallèle, dans ses causes profondes, et toutes proportions évidemment gardées, dans la rupture de Nietzsche avec Wagner. Le livre faisant part de cette rupture, Après Badiou, rencontrera un écho considérable, et suscitera de très vives polémiques dans les médias et à l’Université. Depuis cette violente « mise au clair », MBK continue à déployer les linéaments de ce qu’on ne craint plus d’appeler son système philosophique. En 2012, il achève un petit essai sur l’opéra, Opera mundi, paru aux éditions Léo Scheer. En mars 2013, l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm consacre un colloque de trois jours à son travail. La même année paraît un livre « révolutionnaire » sur la « nature » de la sexualité féminine, et sur les liens philosophie/sexualité : Être et Sexuation. 2014 voit la réédition du texte philosophique « essentiel » de MBK (avec La Transgression et l’Inexistant), postfacé par Tristan Garcia. Il prépare également un roman, ainsi qu’une traduction des Triomphes de Pétrarque, scandaleusement indisponibles en langue française depuis plus d’un siècle.